Le Festival du kung-fu

À l'été 2007, on trouvait, dans certaines grandes surfaces, des coffrets de films bien cheapouilles comme il faut (que ça soit au niveau du coffret et même des films) intitulés "Le Festival de *insérer genre*". Ils coûtaient 10€ pièce et contenaient dix films. Étant au tout début de ma passion pour le cinéma, et donc étant encore ouvert à toutes les découvertes, du film classique à l'étrangeté la plus démente, j'en ai acheté deux au Carrefour de Rosny 2 : Le Festival de l'horreur et Le Festival du kung-fu. C'est donc dans un objectif de cohérence que je vais vous parler du deuxième, le parfaitement bien nommé Le Festival du kung-fu !


À l'époque, je ne suis même pas sûr d'en avoir vu plus d'un, étant donné que 1/ ce sont, pour la plupart, des énormes nanars, 2/ la qualité d'image est dégueu et 3/ c'est en VF.

Mais je me suis donné pour challenge de tous les voir et de vous les présenter ici.

Alors, qu'est-ce que ça donne ?

Déjà, on peut dire que les titres des films et les noms des réalisateurs et acteurs indiqués à l'arrière sont tous mauvais et il a fallu mener l'enquête pour savoir de quels films il s'agissait réellement.

  • Les Derniers jours du dragon - avec Tcahn Waï Man et Wu Kum - 1984
    • Martial Arts (Chu Dai-chuen, 1974, Hong Kong)
  • Les 18 filles de bronze du Shaolin - un film de Chian Lai Ya - 1983
    • The 18 Bronze Girls of Shaolin (Chien Lai-yeh, 1978, Taïwan)
  • La Vipère du karaté - avec Yang Kuang et Tieng Feng - 1985
    • The Snake Girl Drops In (King Weng, 1974, Taïwan)
  • Les 18 implacables du temple de Shaolin - un film de Fan Wa Dong - 1985
    • 18 Shaolin Disciples (Hsu Tseng-hung, 1975, Hong Kong)
  • Le Sang du dragon - un film de Ki Kuan - 1980
    • The Desperate Chase (Kao Pao-shu, 1971, Hong Kong)
  • Les 36 poings vengeurs des Shaolin - un film de Chi Hwa Chen - 1977
    • The 36 Crazy Fists (Chen Chi-hwa, 1979, Hong Kong)
  • Le Cri qui tue - un film de Joseph Velacoi - 1980
    • Return of Bruce (Joseph Kong Hung, 1977, Philippines)
  • Fureur du maître de Shaolin - un film de - 1980 (oui, oui, le nom du réalisateur est bien manquant)
    • Masters of Tiger Crane (Choe U-hyeong, 1982, Corée du Sud)
  • La Lanterne de jade - un film de Yung Tsu Yen - 1982
    • Lantern Festival Adventure (Chang Pei-cheng, 1977, Taïwan)
  • Ninja contre cobra d'or - un film de Joe Law Chi - 1985
    • Monkey Kung Fu (Law Chi, 1980, Taïwan)
Comme je vous l'ai dit plus haut, c'était une belle galère de trouver le titres des films. Aucune année ne correspond, parfois le nom du réalisateur est proche, parfois il n'a rien à voir (et en plus, avec les différentes translittérations, c'est une galère sans nom). Les titres sont parfois des traductions plus ou moins proches des titres internationaux, mais la plupart du temps ils n'ont rien à voir.

Sinon, pendant mes recherches, j'ai remarqué qu'il y avait des réalisateurs et des acteurs réputés.

Voici ce qui en ressort (à partir de maintenant j'utilise les titres internationaux, ça sera bien plus simple) :
  • Martial Arts : il s'agit de l'un des premiers films avec Michael Chan (ça faisait deux ans qu'il était dans le circuit, mais il avait déjà joué dans seize films avant celui-ci). Ça n'a pas l'air d'être son premier premier rôle (oui, la répétition est voulue), il semble avoir été assez rapidement la tête d'affiche. Cheng Lei (le petit bodybuildé toujours torse nu dans les films de début de carrière de Chang Cheh) y tient également un rôle.
  • The 18 Bronze Girls of Shaolin : il y a Yueh Hua, tête d'affiche des films de la Shaw Brothers à partir de 1966, lorsqu'il joue le singe Sun Wu Kong dans The Monkey Goes West de Ho Meng-hua. La même année, il atteindra le statut de star du cinéma d'arts martiaux avec le mythique Come Drink With Me de King Hu, aux côtés de Cheng Pei-pei.
  • The Snake Girl Drops In : le vénérable Tien Feng y joue le grand méchant et Wei Ping-ao (un second rôle au visage bien caractéristique, qui tient des rôles non négligeables dans l'exceptionnel The Trail of the Broken Blade de Chang Cheh et The Fate of Lee Khan de King Hu) est également présent.
  • 18 Shaolin Disciples : le film est réalisé par Hsu Tseng-hung, réalisateur iconique de la Shaw Brothers à mes yeux, réalisateur de l'un des premiers wuxia pian de la Shaw Brothers en 1965, Temple of the Red Lotus et de sa suite, The Twin Swords, tous les deux avec Jimmy Wang Yu et Chin Ping. Il a également réalisé l'incroyable Twelve Deadly Coins en 1969, avec Lo Lieh dans le rôle principal. Mon intuition m'indique que Chang Cheh était derrière ses réalisations à Clearwater Bay et que l'avènement de l'Ogre de Hong Kong dans le rôle de réalisateur l'a éjecté petit à petit. C'est dommage, parce que les deux films produits par les frères Shaw que j'ai vus de lui étaient très bons. 18 Shaolin Disciples met en scène le fameux Carter Wong (excellent acteur de films de kung-fu taïwanais, qui a très brièvement été vu à la Shaw Brothers au milieu des années 70 avant de revenir sur son île natale pour briller chez Joseph Kuo. L'avènement de sa carrière est son apparition dans Big Trouble in Little China de John Carpenter). L'actrice Hsu Feng est également présente dans 18 Shaolin Disciples, elle qui sera ensuite l'une des stars des films de King Hu (elle a le rôle principal dans le chef d'œuvre A Touch of Zen).
  • The Desperate Chase : les deux stars du wuxia Jimmy Wang Yu et Lisa Chiao Chiao jouent les premiers rôles.
  • The 36 Crazy Fists : le réalisateur Chen Chi-hwa réalisa l'année précédente deux films avec Jackie Chan. Plusieurs acteurs de la Shaw Brothers sont également de l'aventure, dont Fung Hak-on et surtout le génial Ku Feng, dans des petits rôles. Et on voit Jackie Chan dans la scène d'ouverture.
  • Return of Bruce : un film de bruceploitation qui a très mauvaise réputation, avec Bruce Le dans le rôle titre. Le génial Lo Lieh est également de la partie.
  • Masters of Tiger Crane : film 100% coréen, je ne connais personne.
  • Lantern Festival Adventure : RÀS.
  • Monkey Kung Fu : Yueh Hua et Eddy Ko (le chef de la mafia qu'il faut protéger dans The Mission de Johnnie To et le personnage principal dans le Heroes Shed No Tears de John Woo) y jouent un rôle.
Il faut avouer que tout ça fait bien envie, tous ces beaux noms sont alléchants. Mais maintenant il faut se rendre à l'évidence : si tous ces films ont atterri ici, c'est qu'il y a bien une raison, et le rendu doit être bien moins sympa que ce à quoi on peut s'attendre. Et c'est sans parler des masters sûrement dégueus et de la VF immonde.

Allez, c'est parti !

Martial Arts


Bon déjà le début du film qui commence par la bande annonce du film, avec la voix off qui n'arrête pas de répéter "Les Derniers jours du dragon... Les Derniers jours du dragon... Les Derniers jours du dragon, un film que vous devez voir", je crie. Le film lui-même commence avec la même voix off, quel pied. Pendant le générique, on a des extraits de vidéo de Bruce Lee dans la vie réelle, sans aucun contexte, c'est très bizarre.

Le grand, le vaillant Michael Chan

Pour la suite, on va dire que la VF n'aide pas (les voix ne sont pas du tout adaptées à la carrure des personnages). Ok donc comment dire. Il y a un faux Bruce Lee qui se bat au début du film, et plusieurs fois il y a des arrêts sur image sur une photo du véritable Bruce Lee pour faire comme si c'était vraiment Bruce Lee qu'on voyait en mouvement.

On voit trois fois Bruce Lee pendant cet extrait !

Et ce n'est pas le seul moment où ce stratagème apparaît ! On a même des arrêts sur image tirées du combat contre Chuck Norris dans The Way of the Dragon... Pour ce qui est de l'histoire, il y a une classique histoire de vengeance. Michael Chan veut venger son copain Brucie et Cheng Lei joue un méchant à la moustache amovible, qui recherche des bijoux que Michael Chan a.

Sans moustache

Avec moustache

Et ces enfoirés, ils utilisent des extraits vidéo de l'enterrement de Bruce Lee, avec encore moins de tact que dans Game of Death !

Bref, un bon film bien naze, qui ne vaut que pour grossir mon palmarès de Michael Chan et Cheng Lei.


The 18 Bronze Girls of Shaolin


Je vais essayer de résumer le film d'après ce que j'en ai compris et des différents résumés trouvés sur le Web (parce que le film tout seul n'aide pas beaucoup à bien comprendre tellement c'est bordélique). Une fille veut se venger (de la mort de sa famille ?) et rejoint les 18 Bronze Girls, un groupe de tueuses (inspiré des 18 Bronzemen de Shaolin des films de Joseph Kuo) toutes vêtues de bronze et entraînées dans le secret par un faux (?) moine Shaolin. Dans le même temps, on a affaire à des véritables moines Shaolin qui refusent que des femmes intègrent le temple : au moins là c'est clair, on sait que les filles de bronze ne sont pas un groupe officiel. La fille en question s'échappe, puis tout le monde la recherche. Elle se déguise en petite vieille pour se cacher parmi un groupe de combattantes âgées. Puis il y a des affrontements dans tous les sens, entre les vieilles et les moines Shaolin, entre d'autres personnes dont on ne connaît pas les réelles intentions. Et il y a aussi des hommes déguisés en petites vieilles ???

Les super mamies

Au bout d'un moment je me dis que Yueh Hua n'est pas dans le film malgré son apparition dans le casting sur HKMDB (il y a même sa photo dans la galerie du film sur le site !), puis tout à coup il débarque de nulle part (il sort du sol d'une forêt, hein quoi ?) et on apprend (ou réalise) que c'est lui qui a tué la famille de l'héroïne (héroïne qu'on ne voit pas tant que ça à l'écran par ailleurs) et le film finit avec un combat entre ces deux personnages, où elle profite de toutes les techniques apprises lors de sa formation chez les filles de bronze pour le vaincre. Voilà.

Yueh Hua qui débarque telle la star qu'il est

Le film est rempli de tentatives d'humour, la VF n'aide pas et que dire des bruitages aléatoires... Dès qu'une bronzegirl se prend un coup, on entend un bruit métallique. Très crédible ! Et la scène du piège où les personnages sont dans une pièce ronde avec des cloisons à tambour qui tournent sans s'arrêter et eux qui courent pour éviter de se les prendre dans la tronche. L'idée est sympa mais c'est trop long trois minutes là. Par contre les décors sont plutôt cool, il y en a certains (à l'intérieur du temple Shaolin) qui m'ont évoqué quelque chose, peut-être que certaines scènes ont été tournées dans des studios qui sont dans des films que j'ai déjà vus.

Le piège de la pièce à tambour en vitesse x9

On est clairement loin du grand film, mais je suis content de l'avoir enfin vu !

Attention, les girlz sont là !

La Vipère du karaté

Bon. Le film commence mal. Les trois personnages présents dans la première scène du film sont rendus ridicules par la VF (même si les talents d'acteurs des trois comédiens reste à démontrer).

Les Pieds nickelés

Et là, apparaît l'héroïne, le pendant taïwanais au féminin de Tarzan. Avec une magnifique perruque.


Mais en fait c'est fait exprès cette perruque ! C'était pour cacher tous les serpents qu'elle a sur la tête !


Puis... Un enfant avec des serpents sur la tête apparaît ?!


Ils la capturent et l'emmènent à la ville pour la vendre à un zoo. Sauf que l'un d'entre eux est tombé amoureux et veut "la changer" ! Ensuite apparaît Tien Feng qui est, pour celles et ceux qui ne le connaissent pas, un immense acteur de Hong Kong. Qu'est-ce qu'il est bien venu faire dans cette galère ?


Et le reste est une alternance entre moments humoristiques gênants où elle fait des gaffes et moments dérangeants gênants où les méchants essaient de la dompter et de la capturer pour faire des expériences sur elle. À un moment, elle... va... boire... dans... un... urinoir ?!

Mmmh... le pipi c'est délicieux !

Bref et ça continue comme ça à l'infini, avec Wei Ping-ao qui joue une sorcière (??) débile qui vient ajouter de l'humour, bref, bref, bref.

18 Shaolin Disciples


Comme prévu, le film n'est pas aussi dégueu que ses colocs du coffret. L'équipe et le casting annonçaient du bon, et on peut dire que c'est le cas.


Les décors sont magnifiques et je pense qu'une version HD remasterisée avec VOST pourrait rendre ses lettres de noblesses à ce film. Encore une fois, la VF n'aide pas, mais on a tous les ingrédients pour faire un bon film de kung-fu. J'avoue que je n'ai pas vraiment réussi à rentrer dedans (je me suis embougeoisé, j'ai désormais du mal avec les copies crados avec bandes sonores dégueus). Mais au niveau de l'histoire, on a Carter Wong qui arrive à Shaolin avec son fils. Il devient le 19ème implacable de Shaolin. L'enfant est séparé de son père grandit, part à l'aventure et rencontre l'ennemi de son père. Voilà à peu près, si j'ai bien tout suivi.


Non franchement les décors sont vachement bien.

Lone wolf and cub

Le film est quand même un peu court (1h18) et le scénario m'a l'air quand même assez simpliste, mais je pense qu'une belle version remasterisée pourrait rendre le métrage très agréable !

The Desperate Chase

Je. N'ai. Rien. Pu. Comprendre. Plus de la moitié des plans sont trop sombres et la VF est vraiment crado. Impossible de savoir qui sont les personnages, quelles sont leurs relations, à quoi ils ressemblent.

Qui sont ces personnages ?

Ohé, y a quelqu'un ?

Oskour

Oui ?

Il se passe quelque chose, mais quoi ?

Il y a une scène de cul mais on voit rien :/

Bon finalement il y a plein de scènes de viol très grotesques.


Et finalement pas de Jimmy Wang Yu ou de Lisa Chiao Chiao dans ce film. En regardant les images du film (et même des deux films intitulés The Desperate Chase sortis en 1971) sur HKMD, je ne m'y retrouve pas. Je commence à péter un plomb, puis là, dans un commentaire YouTube, je trouve la solution : il s'agit en fait de Firefist of the Incredible Dragon, un film coréen réalisé en 1982 par Kim Jong-Seong. Purée.

Petit moment de répit avant le retour des attrocités

Bon ce que j'ai compris du film : un grand méchant enlève et viole des femmes et la sœur de l'une d'entre elles va se venger. Voilà. Et elle va se faire aider par ce giga beau gosse :


Je ne sais quoi penser du film. La copie est dégueulasse, la piste audio est horrible. Les scènes de viol c'est du pur nanar. Mais il y a un côté horrifique qui a du potentiel, à voir si dans une belle version, ce film aurait pu être sympa (je pense qu'en vrai il ne casse pas trois pattes à un canard, c'est un petit nanar d'exploitation, rien de plus).

Le film n'hésite pas non plus à passer par la comédie horrifique :

Ouuuh on est deux personnages rigolos et on a peur

On a même droit à une scène de prêtre qui exécute un sortilège contre les fantômes !

Hihi je suis un prêtre rigolo

Et pendant dix minutes, on a les personnages qui ne s'expriment plus qu'en gémissant ou rigolant, ils sont tranquilles les doubleurs !

Il se passe un truc à la fin, un personnage est mort et une meuf pleure en bêlant, mais je n'ai aucune idée de ce qu'il s'est passé ni de qui il s'agit. Next.

The 36 Crazy Fists


Le film dure 1:13:04 et la scène d'intro avec deux artistes martiaux qui exécutent des chorégraphies sur fond rouge dure 3 minutes 21, soit 4,6% de la durée du film. Ça commence bien ! Apparemment l'un des deux est Jackie Chan, mais va reconnaître quelqu'un avec cette qualité d'image...


Puis le titre du film apparaît, rogné comme pas possible, je crie.

Tout à coup on a une voix off qui vient expliquer la scène qu'on est en train de regarder ! Mais ?!


Paul Chun !!! Je n'avais pas remarqué son nom dans le casting !!!


On a à la fois les moines Shaolin et le drunken master dans ce film, je crois qu'on ne pourra pas faire plus culte.


Olala ! Ku Feng, mon acteur préféré de la Shaw Brothers, est bien là ! Je crois qu'on est sur un film de très très haut niveau.

Non vraiment les scènes avec voix off alors qu'il ne s'agit ni d'un montage ni d'un passage en accéléré, quelle est l'utilité ? Je suis allé vérifier sur la version américaine du film, qui dure déjà quatorze minutes de plus, ces scènes sont bien de véritables scènes avec des dialogues et des bruitages. Alors, pourquoi avoir fait ça dans la version française ????

"Tu vois, lui dit le vieil homme, il te reste beaucoup à apprendre." Mais pourquoi ? Pourquoiiii ???

Mais ?! Il y a aussi des scènes en accéléré pour les rendre rigolotes alors qu'à la base elles sont dramatiques (Ku Feng qui engueule son élève) ??? Tu m'étonnes que la version française soit plus courte...

Fung Hak-on !

Si j'ai bien tout suivi, le personnage principal se fait virer de Shaolin et se fait entraîner par Ku Feng et surtout par le drunken master, qui lui apprend ses techniques secrètes. Qui dit drunken master dit kung-fu comédie. Et le personnage du maître joué par Ku Feng a également pas mal de passages comiques. Mais les importateurs français ont voulu rendre le film encore plus comique, avec en plus certains personnages qui ont des accents chinois bien racistes comme il faut.


T'as même le personnage du petit bourgeois moustachu insupportable avec sa voix stridente et son grain de beauté !

Ku Feng est très bon dans ce film, son personnage de maître dur mais malicieux est parfait.


Et là t'as le boss de fin qui arrive, le vieux maître à la barbe blanche !

Dans ce film il y a donc tous les archétypes des personnages des films de kung-fu : le jeune héros pur qui apprend à se battre, Shaolin et ses moines, le professeur de kung-fu, le maître saoul, les sidekicks rigolos, l'ennemi bourgeois moustachu avec sa moustache, son grain de beauté et sa voix aiguë, son élève fort en arts martiaux et son joker le vieux maître à la barbe et à la longue chevelure blanche. Tout y est, tout !

Le film avait vraiment l'air sympa, même si ça reste un film d'exploitation, mais encore une fois, la version française (que ça soit au niveau de la bande sonore mais aussi du montage) a tout détruit.

Return of Bruce

Il est de retour !

On a donc Bruce Le qui est aux Philippines et qui apprend à un gamin que voler c'est mal. Puis il se tape avec des méchants qui sont méchants avec les filles. Elle est pas belle la vie ?

Cette scène est tellement émouvante...

Le gamin l'aide à trouver un boulot dans un hôtel et le matin il médite pour rester fort. Et il profite de son boulot pour s'entraîner pendant qu'il passe le balai !


Il y a des scènes rigolotes aussi ! Parce qu'il est maladroit hihi. Ce qui lui vaut d'être viré, oulala c'est pas facile la vie. Bon il profite alors de son temps libre pour s'amuser avec son copain enfant qu'il a sauvé de la rue. Mais il n'oublie quand même pas de draguer la fille qu'il a sauvé des proxénètes !

Et là arrive un artiste martial incroyable :


HKMDB n'indique pas le nom du chorégraphe mais franchement il assure grave.

On continue dans l'histoire de l'exploitation de femmes (on a un passage avec plusieurs femmes enfermées dans une cellule) et là, tout à coup... la virgule sonore de The Private Eyes de Michael Hui !!!!

Attention ! Les boys arrivent !

Bruce qui arrive et qui fait ses mimiques et ses bruitages "à la Bruce Lee" je pleure...


Ah tiens, encore le bruitage de The Private Eyes !

Et là... à 01:26:57, après avoir défoncé le vilain japonais qui a tué son ami, Bruce se retrouve nez à nez avec... Lo Lieh, le GOAT, mon acteur préféré de la Shaw Brothers. Il fait son apparition alors qu'il ne reste à peine quatre minutes dans le film, incroyable. Je n'y croyais plus, je m'étais fait une raison, mais si, il est bien présent !!!! Le boss de fin, un rôle à son niveau.


Et la fin est complètement nulle et abrupte.

Au final, c'est pour l'instant le film le plus sympa du coffret, avec l'image la moins crado, l'histoire la plus facile à suivre et le personnage principal le plus agréable.

Masters of Tiger Crane


Le film commence tout tranquillement dans le temple Shaolin quand tout à coup, sans prévenir, une femme et un homme masqués arrivent ! Ça annonce du lourd !


Et ça se fighte !!! Bon le héros perd son maître, il va partir le venger j'imagine. Ou rechercher son frère. Ou les deux.

Il arrive en ville et se fait malmener par deux mecs au traitement humoristique.


Il a faim et essaie de voler des bao, mais ça ne se passe pas comme prévu. Pas facile la vie d'un élève parti venger son maître.

Bon c'est assez perturbant, le film commence de manière assez violente, puis une fois que la mort est survenue, ça devient une comédie...

Ah oui il y a la séquence humoristique où le vieux maître mange énormément de plats hyper rapidement, tous les personnages sont hyper choqués, puis il a envie d'aller aux toilettes et il se met péter. Incroyable. Ah et maintenant le héros n'a pas de quoi payer et se retrouve à faire la plonge. De mieux en mieux !

Olala on a un artiste au casting ! Je n'ai aucune idée de qui il est mais il est dans la place.

Ensuite on a un moine Shaolin ridicule qui tente de se battre (mais n'y arrive pas parce que c'est un personnage humoristique) contre l'assassin de son maître.

Wow on a des méchants qui entrent dans une auberge et lancent au patron : "bouge ton cul, feignant !" Incroyable.

Et là, notre héros, qui est devenu le chef cuistot du restaurant, attaque le chef des méchants avec une... tarte à la crème ?


Mais c'est complètement dingue !

S'ensuit une bagarre générale puis une course-poursuite à l'extérieur en accéléré façon Benny Hill.

Bon et je crois que les méchants recherchent notre héros parce qu'il a en sa possession un collier qu'ils veulent récupérer.


À un moment on voit des meufs se battre avec quelqu'un mais on ne sait pas qui elles sont, d'où elles viennent et contre qui elles se battent...

Le fameux collier

Le grand chef des méchants ça a l'air d'être lui :


Et les méchants attachent le gentil de façon sexy :


Et là il y a son frère qui arrive et qui l'appelle... "Steven" ???? Sérieux ?

Bon ensuite le vieux maître l'entraîne, un entraînement typique film de kung-fu en portant des bûches de bois. Et un moment il arrive chez deux personnages qui en VF ont un accent bien raciste comme il faut.

Ensuite il se bat contre des mecs, je ne sais absolument pas qui ils sont et il gagne. Fin. Ah et une voix off arrive sans crier gare et dit qu'il devient le nouveau maître du temple Shaolin parce qu'il a défoncé tous les méchants. Logique.

Masters of Tiger Crane est au final un film pas trop crado, le DVD auquel j'ai eu accès permet de suivre le film sans souci. Par contre le scénario est nul, le personnage principal a le charisme d'une huître et le forcing sur l'humour, non merci. Mais les décors sont cool, normal, c'est un film coréen, ils ont pu profiter des palais et décors naturels locaux, que même les réalisateurs hongkongais réputés allaient investir pour leurs propres productions.

Lantern Festival Adventure

Alors là il s'agit du seul film que j'avais regardé à l'époque. Je ne saurais pas dire si je l'ai vu intégralement, en tout cas une scène m'avait beaucoup marqué.

Ça commence avec des enfants (énormément d'enfants) qui jouent avec des cerfs-volants. Puis on a un petit vieux qui leur raconte une histoire.


On a deux gamins qui s'entraînent au kung-fu et qui font des bêtises (et mangent des sortes de dango) ensemble.


Il y a des animations dans les rues (une danse de lions, des lutteurs de rue, des jongleurs, etc.) mais parmi tous ces artistes martiaux il y a des méchants qui cherchent à faire des trucs de méchants alors les deux enfants les empêchent de faire ces trucs de méchants. Les méchants se mettent donc à les poursuivre.


Ah il y a des ninjas aussi.


Les gamins sont trop forts et défoncent tous les méchants.


Ah et la fille se bat avec une fronde.


Ensuite il se passe des choses plus ou moins random et deux méchants débiles arrivent chez eux. Et les deux gamins font tout pour les faire tourner en bourrique. Ils les narguent, courent plus vite que les deux balourds, jouent à saute-mouton devant eux, leur balancent des seaux d'eau sur la tête.

Et là il y a le passage qui m'avait marqué à l'époque. Une scène de cascades qui est répétée cinq fois d'affilée. Cinq fois. La voici, sans montage, je l'ai juste accélérée en 4x :


Voilà, rien à dire de plus, le film ne sert à rien. Même si c'est rigolo d'avoir deux enfants personnages principaux d'un film de kung-fu. Mais ils sont insupportables et le film est pas ouf.

Monkey Kung Fu


Déjà la scène d'intro envoie du lourd !!! Bon 3 minutes 30 quand même.

On a ensuite une voix off qui nous raconte le contexte politique et on voit un vieillard qui grimpe dans une arbre et qui ressemble beaucoup à Lau Kar-wing dans Odd Couple.


Puis on a des personnages comiques. Bon, on va voir ce que ça donne.

Mais !!! J'avais complètement oublié qu'il y avait Yueh Hua dans le casting !


Bon et maintenant il y a un mec qui vide les tables d'un restaurant de manière rigolote :


Ensuite ce personnage (je n'ai aucune idée de qui il est) va voir le vieux maître après l'avoir vu lors d'un combat de rue et lui demande de l'accepter comme élève.

Et là y a un moustachu qui arrive pour demander l'adresse de l'école de kung-fu la plus proche.


Et effectivement, il arrive dans cette école pour tabasser ceux qui s'y trouvent.


Ensuite on a droit à des scènes de complicité entre le jeune élève et le vieux maître, avec ce dernier qui s'amuse avec un... monte-charge ????


Mais... pourquoi ???

Ensuite, on arrive dans une école de kung-fu (la même que tout à l'heure ? j'imagine mais je ne suis pas sûr) avec un exercice d'équilibre.


Ah oui c'est la même, le moustachu arrive et se prend pour le chef !


Après un jeu de chat et de la souris entre le vieux et le jeune, le vénérable ancien accepte enfin de le prendre comme élève, youpi !

Aaaaaahhhh on a le moustachu qui arrive enfin à devenir le chef de l'école avec l'ancien chef le corps plein de bandages qui concède devant tous les élèves qu'il est devenu le chef. Je crie.


(Bon et pour l'instant je ne sais toujours pas ce qui lie les deux histoires parallèles, le vieux et son élève d'un côté et le moustachu et l'école de l'autre. À moins que j'aie raté l'info lors d'un moment d'inattention.)

Ah et maintenant les élèves de l'école vont racketter les habitants et commerçants du village contre leur protection. Très bien.

Yueh Hua qui vient pour sauver les gens du village !!!! Incroyable !

Ah sinon ça y est, j'ai enfin reconnu Eddy Ko !! C'était l'ancien chef de l'école de kung-fu.


Hahaha Eddy Ko qui vient demander au vieux maître de payer, il ne sait pas à qui il s'attaque !


Hahaha il se fait défoncer d'un coup !

Ah le chef moustachu vient pour affronter le vieux !!!! Le serpent contre le singe ! Bon lui aussi se fait défoncer. Mais le vieux est blessé :(

Pendant ce temps, le moustachu méchant et le jeune s'entraînent, chacun de leur côté évidemment.


Et ils se croisent en plein milieu d'une forêt !


Ah mais en fait le moustachu cherchait juste à savoir où trouver le vieux.

Le jeune arrive à s'en sortir et s'entraîne à nouveau. Le méchant tabasse ensuite la meuf du restaurant pour qu'elle lui dise où trouver le vieux.

Sinon j'en ai pas encore parlé, mais la musique de fond est très proche de celle de Zelda (enfin du moins A Link to the Past, celui auquel j'ai le plus joué), dingue que Koji Kondo se soit inspiré des musiques de ce film !!

Le combat final arrive !


Déjà avec le vieux...


... puis avec le jeune !

Et grâce à une feinte (il fait le mort et laisse son ennemi s'approcher), il arrive à en finir !

Ah tiens y a Yueh Hua qui débarque et puis finalement s'enfuit en courant, de peur de se faire tabasser par le jeune.


Au final, le film est bien meilleur que ce à quoi je m'attendais et je pense qu'avec une belle copie en VOST je passerais un moment très sympa !

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Pour conclure sur ce coffret DVD et sur ce challenge, je peux dire que j'ai passé un moment bien plus agréable que ce que j'imaginais. Il y évidemment des films bien nuls, mais il y a des bonnes surprises qui pâtissent surtout de l'image et de la VF dégueulasses.

Si j'avais vu ces films il y a seize ans lors de mon achat, j'aurais découvert mes deux acteurs préférés de la Shaw Brothers, Ku Feng et Lo Lieh. Mais est-ce que je les aurais appréciés ? Évidemment que non. Est-ce que ça m'aurait fait entrer dans l'univers des films de kung-fu ? Ça m'étonnerait. En tout cas, je ne pourrai jamais conseiller à quiconque de commencer le cinéma d'arts martiaux hongkongais par l'un de ces films. Un bon classique de la Shaw Brothers comme The 36th Chamber of Shaolin ou Clan of the White Lotus me semble bien plus approprié. C'est quelques mois plus tard, en janvier 2008, que je découvris le cinéma hongkongais, avec Triangle de Tsui Hark, Ringo Lam et Johnnie To. Ce film a été ma porte d'entrée dans le cinéma de la Perle de l'Orient et m'a permis de découvrir le réalisateur qui aujourd'hui est mon numéro 1, Johnnie To. Et quatre ou cinq ans plus tard, je me lançai enfin dans la Shaw Brothers avec The 36th Chamber of Shaolin. Je pense que le chemin que j'ai pris est très bien pour découvrir le cinéma de Hong Kong, mais rien ne dit qu'en ayant vu à l'époque les dix films du coffret je n'aurais pas pu m'y intéresser.

En tout cas je suis très heureux d'avoir pu enfin voir tous ces films, et je peux ranger ce coffret et ne plus jamais y toucher ! Voilà une bonne chose de faite.

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